Plaisir du mois de mai : cueillir du muguet dans les bois

Bonjour amies (is) lectrices (teurs),

Est ce que vous avez déjà connu le plaisir d'aller cueillir du muguet dans les bois ?

Est ce que vous avez ressenti ce petit pincement au cœur lorsque vous cherchez dans un bois ou une forêt les feuilles annonciatrices, le signe que les clochettes ne sont plus très loin?

Avez vous observé ce merveilleux spectacle du miracle de la nature, un tapis vert parsemé ça et là de petits points blancs délicats et cachés, mais si beaux, si fragiles ?

Je sais le muguet est en fait une plante toxique mais on s'en fiche, il est beau et on a pas l'intention de le manger, donc profitons de sa beauté et de son parfum si doux.

Si vous ne l'avez pas déjà fait, franchement faites-le. Si vous aimez la nature et ses splendeurs, ses mystères et sa beauté, allez cueillir du muguet dans un sous-bois.

Les conditions climatiques

Tout d'abord, il faut attendre le bon moment, qui n'est pas forcément le 1er mai.

Par exemple, cette année, entre le froid qui s'est prolongé et pour la majorité des régions, le manque de soleil et le trop plein de pluie, ce jourd'hui, il ne doit pas encore être sorti.

Donc, il faut attendre les premières journées ensoleillées.

Conseil vestimentaire

Mettez des bottes ou des chaussures montantes car

1 - vous risquez de rencontrer des flaques voire des marres dans les bois

2 - vous risquez de faire des rencontres pas forcément agréables comme des ronces, des serpents ou autres végétaux ou animal par forcément sympa.

Je ne plaisante pas, il m'est arrivé en cherchant du muguet au fin fond d'un bois, de mettre le pied sur un serpent que j'ai réveillé et qui a sûrement eu plus peur que moi. Ce n'était pas une vipère, trop gros et trop lent, plutôt un orvet ou une couleuvre, mais j'ai eu la peur de ma vie.

En même temps, ça fait une histoire à raconter...

L'avant-cueillette

Mais revenons à notre préparation, d'avant cueillette. Enfiler les bottes, mettre un pull assez chaud, ou un ciré. Il faut partir pas trop tôt contrairement aux champignons (que je ne ramasse pas, j'y connais rien), car les clochettes s'ouvrent avec la chaleur.

Il ne faut pas oublier de se munir d'un bâton pour écarter les empêcheurs de cueillir comme les ronces, branches, toiles d'araignées etc, car le muguet est timide, il se cache dans des coins oubliés, perdus, abandonnés, loin des sentiers.

Trouver un tapis vert et blanc, ça se mérite. Il faut fouiller, fouiner, chercher, se baisser, avoir le regard aiguisé pour repérer les tapis. Car le bon côté, c'est que lorsque vous trouvez un "nid" vous avez de quoi faire un magnifique bouquet assez rapidement. Bon, c'est vrai, ça dépend des saisons, parfois, on en trouve par ci, par là des petits brins mais en général, il se déplace par bande les copains brins de muguet.

La cueillette

C'est le moment le plus sympa avec le retour à la maison. Certes, j'aime bien la recherche et la découverte du coin génial me donne des frissons, mais la cueillette, c'est un moment d'une telle beauté, et si plein de sensations différentes.

Tous les sens sont à la fête.

La vue évidemment avec cette beauté, l'ouïe, les craquements des branches mortes, des feuilles qui restent de l'automne, l'odorat, la terre, l'humus, mais surtout quand on approche son nez de ces fragiles clochettes qui sentent si bon.

Je me souviens d'un jour de mai, il y a longtemps (c'est ma madeleine de Proust) . J'avais été cueillir les clochettes par un bel après-midi, et je rentrais chez moi en train. Je ne me rappelle plus pourquoi je n'avais pas de voiture, moi qui suis si jalouse de ma liberté, mais bon, je rentrais en train, par un de ces derniers jours de pont chômé. J'avais fait une de mes plus belles cueillettes, tant par la quantité que par la qualité. Afin de ne pas abîmer mon précieux bouquet je l'ai posé sur mon sac de voyage dans le porte-bagage. C'était encore un vieux train (donc vous voyez ça ne date pas d'aujourd'hui) avec des compartiments à 6 places et les porte-bagages au dessus des banquettes.

Bref, le voyage dure environ 2h30, et pendant ces 2h30 le compartiment a été parfumé par ce bouquet de muguet. Pas un parfum entêtant, non, une douce senteur, des effluves qui vous caressent les narines en fonction du déplacement de l'air dans le petit compartiment.

Un instant parfait que je n'ai jamais oublié.

L'arrivée à la maison

Toute fière de mon trophée, j'ai brandi mon bouquet. Quel plaisir de dire à tout le monde dans la maisonnée, regardez ce que je vous ramène et que nous allons partager.

Le partage, c'est aussi un des moments de plaisir de la cueillette. Diviser le bouquet pour donner à chacun sa part de bonheur (bon faut y croire, mais à ce moment là, on y croit).

Et puis, une fois distribuée la plus grosse partie du bouquet, mettre le reste dans un vase qui va trôner au milieu du salon ou de la cuisine ou des deux si vous en avez suffisamment, et profiter dans la maison du parfum naturel, tellement plus agréable que tous les parfums artificiels qui imitent si mal cette fragrance si douce et délicate.

Et profitez !

Voilà, j'espère que mon récit vous a plu.

Si oui, et, si vous avez un bois, une forêt, pas trop loin de chez vous, on a la chance dans notre pays d'avoir des bois un peu partout, faites l'expérience de la chasse au muguet, vous ne le regretterez pas.